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François d'Orléans (1854-1872)


François d'Orléans (1854-1872)


François Louis Marie Philippe d’Orléans, duc de Guise, né le à Orleans House, Twickenham, Londres, Royaume-Uni, et mort le à Paris, (France), est un prince français de la Quatrième maison d'Orléans.

Biographie

Famille

François Louis Marie Philippe d’Orléans est le quatrième fils de Henri d’Orléans, titré à sa naissance duc d’Aumale par le roi Louis XVIII et de son épouse, Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, princesse des Deux-Siciles.

Le prince est le petit-fils de Louis-Philippe, roi des Français et de Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, princesse des Deux-Siciles par son père ; tandis que par sa mère, il est le petit-fils du prince Léopold Michel des Deux-Siciles, prince de Salerne, fils du roi Ferdinand Ier des Deux-Siciles et de Marie-Caroline, archiduchesse d'Autriche, princesse de Hongrie et de Bohême, fille de l'empereur François Ier du Saint-Empire Marie-Thérèse, reine de Hongrie et de Bohême, archiduchesse d’Autriche.

Enfance en Grande-Bretagne

Petit-fils du roi des Français Louis-Philippe, le prince François est né le à Twickenham, près de Londres, en Angleterre, où ses parents, exilés depuis la révolution de février 1848 (), se sont installés à Orleans House en 1850 peu après la mort du roi Louis-Philippe Ier.

François reçoit dès sa naissance le titre de duc de Guise, en tant que second fils survivant du duc d’Aumale. Il porte les mêmes prénom et titre que son frère aîné, mort le à l'âge de trois mois. Il est baptisé à la chapelle Saint-Raphaël à Kingston upon Thames et a comme parrain et marraine ses oncle et tante Louis d'Orléans et Victoire de Saxe-Cobourg-Gotha, duc et duchesse de Nemours.

Après le déclenchement de la révolution de février 1848, sa famille s’était exilée en Angleterre auprès de la reine Victoria. L’ancienne famille royale s’établit près de Twickenham, et ne tarde pas à y acheter une demeure qui deviendra l’Orleans House. François n'a qu'un seul frère, de santé précaire : Louis d'Orléans (1845-1866), duc de Condé, mort lors d'un voyage, le à Sydney, en Australie.

Trois ans plus tard, la duchesse d'Aumale, mère de François, meurt, à l'âge de 47 ans d'une embolie pulmonaire, le à Twickenham. Un an avant sa mort, elle déclarait au sujet de l'avenir de son fils survivant : « Mon pauvre Guise, si intelligent et si bon, ne doit pas être élevé dans le deuil et la tristesse. Toute cette génération qui nous entoure compte sur moi. »

Retour en France

En , le duc d'Aumale apprend à Bruxelles le désastre de Sedan et assiste impuissant à la déroute de l'armée française. Après avoir offert de combattre, il revient en France avec son frère le prince de Joinville, mais ils sont reconduits au bateau. Le , le duc d'Aumale est élu député de l'Oise, comme son frère dans la Haute-Marne, mais l'hostilité de Thiers les poursuit. En , les lois d'exil de Napoléon III sont abrogées.

De retour en France, François rejoint son père, le duc d'Aumale, le . Bien que sa santé soit fragile depuis longtemps, François à l'intention de s'adonner à la chasse pour laquelle il a demandé un permis aux autorités françaises. Au point de vue spirituel, il entretient une correspondance amicale suivie avec l'abbé Nicolas Auguste Guelle (1799-1881), curé de la paroisse de la Madeleine à Paris et proche des Orléans qui avait suivi la famille en Grande-Bretagne et était revenu s'établir auprès d'eux après leur retour à Paris.

Mort inopinée

En , le duc de Guise, 18 ans, est atteint par la scarlatine. Scolarisé au Lycée Condorcet où il a reçu un prix et deux accessits, François prend part à toutes les compositions pour le concours général. Il s'apprête, dès lors, à se présenter au baccalauréat ès sciences à La Sorbonne. Le dimanche , son état s'aggrave brutalement. Les soins d'Henri Guéneau de Mussy, médecin de famille, ne parviennent pas à juguler la pathologie du jeune homme dont la constitution était délicate. Les progrès de la maladie sont si rapides que seule une partie de la famille d'Orléans a le temps se rendre à son chevet. Le comte de Paris arrive in extremis auprès du mourant qui reçoit les secours de la religion de l'abbé Guelle et conserve sa lucidité jusqu'aux derniers instants. François d'Orléans, dernier enfant survivant du duc d'Aumale, meurt le , en l'hôtel particulier de son père, no 129 rue du Faubourg-Saint-Honoré dans le 8e arrondissement de Paris. La presse imagine, à tort, que son père prendrait sa retraite politique et militaire, en raison de son deuil.

Funérailles

Le , en présence d'une assistance nombreuse composée de la famille, de députés et de généraux, mais en l'absence d'un représentant personnel du Président de la République française Adolphe Thiers, la dépouille du jeune prince est amenée par chemin de fer à la gare de Dreux. Le cercueil est conduit sur un char funèbre entièrement garni de blanc, semé d'étoiles et attelé de quatre chevaux blancs tenus en mains par des valets de pied. Le deuil est conduit par le duc d'Aumale, suivi par le comte de Paris, le prince de Joinville, le duc de Nemours, le duc de Montpensier, le duc de Penthièvre et plus de trois cents personnes.

Après un service religieux, la dépouille du jeune prince est inhumée au déambulatoire nord de la chapelle royale de Dreux,. Deux autres cérémonies sont célébrées le même jour à Paris : à la chapelle funéraire de l'église Notre-Dame-de-Compassion et à l'église Saint-Philippe-du-Roule. Le roi Léopold II étant un cousin germain du défunt, la cour royale de Belgique prend le deuil pour une période de quinze jours : du au inclus.

Titulature

  • -  : Son Altesse Royale le duc de Guise.

Ascendance

Notes et références

Bibliographie

  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8). 
  • Patrick Van Kerrebrouck, Nouvelle Histoire généalogique de l'auguste Maison de France : La Maison de Bourbon, vol. IV, Villeneuve d'Ascq, Patrick Van Kerrebrouck, , 795 p. (ISBN 978-2-9501509-1-2). 

Liens externes

  • Ressource relative aux beaux-arts :
    • National Portrait Gallery


  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail de la monarchie

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François d'Orléans


François d'Orléans


  • François d'Orléans ou François Ier d'Orléans ou François d'Orléans-Longueville, (1447-1491), comte de Dunois, de Longueville, comte de Tancarville et Montgommery, vicomte de Melun, grand chambellan de France, seigneur de Parthenay, de Beaugency, de Château-Renault ; fils du « Bâtard d'Orléans » compagnon de Jeanne d'Arc.
  • François II d'Orléans, 1470-1512, comte de Longueville, de Dunois, de Tancarville et de Montgommery, prince de Châtelaillon, vicomte de Melun, seigneur de Parthenay, grand chambellan de France, connétable héréditaire de Normandie. Louis XII l'éleva en 1505 au rang de duc de Longueville. Le gisant de sa fille, Renée d'Orléans-Longueville (1508-1515), naguère dans l'église des Célestins de Paris, est aujourd'hui exposé au Musée du Louvre.
  • François d'Orléans (1494-1547), comte d'Angoulême et duc de Valois, devient roi de France le 1er janvier 1515 sous le nom de François Ier.
  • François d'Orléans (1513-1548) ( - ), marquis de Rothelin, comte de Neufchâtel.
  • François III d'Orléans (1570-1631), duc de Fronsac et comte de Saint-Pol, combattit les huguenots sous le règne de Louis XIII.
  • François d'Orléans (1818-1900), prince de Joinville
  • François d'Orléans (1852-1852), « duc de Guise »
  • François d'Orléans (1854-1872), « duc de Guise »
  • François d'Orléans (1935-1960), « duc d'Orléans »
  • François d'Orléans (1961-2017), « comte de Clermont »
  • François d'Orléans (1982), « comte de Dreux »
  • François d'Orléans-Bragance (1955), membre de la branche de Vassouras de la Maison d'Orléans-Bragance
  • François d'Orléans-Bragance (1956), membre de la branche de Petropolis de la Maison d'Orléans-Bragance
  • François d'Orléans-Bragance (1979), fils du précédent, membre de la branche de Petropolis de la Maison d'Orléans-Bragance

Notes et références


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Henri d'Orléans (1822-1897)


Henri d'Orléans (1822-1897)


Henri d'Orléans, couramment désigné sous son titre de duc d'Aumale, né le à Paris et mort le à Giardinello (Italie), est un prince du sang de la maison d’Orléans, militaire et homme politique français. Il est l'un des fils du roi Louis-Philippe.

Il est notamment gouverneur général de l'Algérie, et participe à ce titre à la reddition d'Abd el-Kader en . Il est également l'un des premiers bibliophiles et collectionneurs d'art ancien de son époque.

Biographie

Enfance

Henri d'Orléans est le cinquième et avant-dernier fils de Louis-Philippe Ier, roi des Français, et de Marie-Amélie de Bourbon, princesse des Deux-Siciles.

L'affaire de l'héritage du prince de Condé (1830)

L'héritage du prince de Condé est le résultat conjugué de l'intercession de Talleyrand qui cherche à se rapprocher de la famille de Condé qui le méprise depuis l'exécution du duc d'Enghien et du désir du prince de Condé que sa maîtresse Sophie Dawes, après avoir été chassée de la Cour, regagne une position mondaine. La famille d'Orléans accepte de donner son appui à la condition que Louis VI Henri de Bourbon-Condé choisisse pour héritier le duc d'Aumale. Cette manœuvre ressemble en partie à une captation d'héritage car les Rohan pouvaient également prétendre à cette succession. Selon certaines sources, le duc de Bourbon aurait rédigé un testament en faveur du duc de Bordeaux et s'apprêtait à rejoindre le roi Charles X en exil lorsque serait survenue sa mort suspecte.

En 1830, à la mort du dernier prince de Condé, son parrain, qui l'a institué son légataire universel, il hérite, à huit ans, de l'énorme patrimoine de cette lignée, estimée à 66 millions de francs-or, produisant 2 millions de revenus annuels. Cet héritage comprend ce qui est considéré comme le plus important patrimoine foncier français, dont le domaine de Chantilly (Oise) et d'immenses forêts en Thiérache (Aisne).

Le député d'extrême-gauche Eusèbe de Salverte interpelle le Ministère sur le paiement des droits de cette succession.

Le directeur de l'Enregistrement, Jean-Louis Calmon, répond que ces droits n'avaient pas encore été réglés, « le Gouvernement accordant toujours des délais pour l'acquittement des droits lorsqu'il est constaté que les héritiers n'ont pas les moyens de les acquitter. […] c'est ici le cas, ces droits s'élevant à plus de quatre millions. Il ne s'est trouvé dans la succession aucune valeur mobilière. Les liquidateurs de la succession ont cherché à contracter un emprunt sans y parvenir ; ils viennent de mettre en vente neuf mille arpents de bois et, avant peu de temps, les droits seront réglés ».

Formation

Il fait ses études secondaires au collège Henri-IV à Paris, puis entre dans l'armée à seize ans. À partir de 1824, le garçon eut pour précepteur Alfred-Auguste Cuvillier-Fleury (1802-1887), qui devint ensuite son secrétaire particulier. Leur riche correspondance fut ensuite publiée.

La monarchie de Juillet

Carrière militaire : l'Algérie (1840 – 1847)

Sous-lieutenant le , lieutenant le , capitaine le , chef de bataillon le , lieutenant-colonel le , il est directeur de tir à Vincennes le . Affecté le au 24e de ligne, il part pour l'Algérie et participe au combat de l'Affroun (), mais doit rentrer en France pour raison de santé, promu au grade de colonel du 17e léger le . Entrant dans Paris par la rue du Faubourg Saint-Antoine, le , il manque d'être assassiné d'un coup de pistolet par François Quenisset dit Papart, un extrémiste,.

Il revient en Algérie le avec le grade de maréchal de camp (général de brigade) et se distingue lors de la prise de la smala d'Abd El-Kader (), capitale ambulante de l'émir à Taguin. Le roi Louis-Philippe commande un tableau commémoratif au peintre Horace Vernet.

À la suite de cette campagne, il est promu lieutenant-général (général de division) le et nommé commandant de la province de Constantine. Il dirige l'expédition de Biskra (1844) et prend part à la conquête armée du massif de l'Aurès : à la tête des légionnaires du colonel Mac Mahon, il enlève la position de M'Chouneche.

Inspecteur général d'Infanterie le puis des écoles de tir pour les armes à feu le , il retourne en Algérie le . En mai, Il fonde un poste qui prendra son nom jusqu'à l'indépendance du pays (Sour el Ghozlane). C'est le 11 septembre 1847 qu'il est nommé gouverneur de l'Algérie en remplacement de Bugeaud ; il le restera jusqu'au 3 mars 1848.

Mariage et enfants

Le 25 novembre 1844 à Naples, il épouse sa cousine germaine Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, princesse des Deux-Siciles. Ils ont huit enfants, dont deux fils seulement atteignent l'âge adulte, :

  • Louis Philippe Marie Léopold d'Orléans (Saint-Cloud, – Sydney, ), titré prince de Condé ;
  • Henri Léopold Philippe Marie d'Orléans (château de Saint-Cloud, , mort au même lieu le ), duc de Guise ;
  • Une fille mort-née au château de Claremont le  ;
  • François de Paule Ferdinand Marie Philippe Léopold d'Orléans (Naples, - Twickenham, ), duc de Guise ;
  • François Louis Philippe Marie d'Orléans (Twickenham, – Paris, ), duc de Guise ;
  • Un fils mort-né en  ;
  • Un enfant mort-né le  ;
  • Un enfant mort-né en .

La rumeur a couru que Gustave Macon (1865 – 1930), secrétaire particulier du duc d'Aumale était son fils naturel, alors qu'il est né lors de l'exil du prince en Angleterre.

Gouverneur général de l'Algérie (septembre 1847 – février 1848)

Il succède à Bugeaud comme gouverneur général de l'Algérie le .

Le , à Nemours, près de la frontière marocaine, il vient recevoir la reddition d'Abd el-Kader. Il confirme l'engagement pris la veille par le général Lamoricière, commandant de la division d'Oran, que l'émir serait conduit à Alexandrie ou à Saint-Jean d'Acre, engagement qui ne sera pas respecté, compte tenu de la situation politique en France.

L'exil en Angleterre

Il se démet de ses fonctions après la révolution de 1848 et s'exile en Angleterre () où dès la mort de Louis-Philippe Ier (1850), il s'installe à Orleans House, près de Twickenham.

C'est un « grand château de style disparate plus confortable que fastueux, où son père avait vécu pendant l'émigration; ses frères occupaient aussi des appartements dans l'immense demeure. Un beau parc, la Tamise tout près, la possibilité d'installer une bibliothèque, un asile de méditation, une "réception" assez vaste pour pouvoir créer une atmosphère accueillante : un nom français adopté d'emblée. »

« Il est riche, il est laborieux (…) très bien vu dans le grand monde anglais… Parmi les princes d'Orléans, c'est le seul dont la vie soit bien arrangée, et qui s'en arrange » (François Guizot, 1847).

Plusieurs photographies de cette maison et du duc, seul ou en groupe, sont reproduites dans L'Album de famille de son arrière-petit-neveu homonyme Henri d'Orléans (1908 – 1999), comte de Paris. De même qu'un des douze clichés pris en par le photographe Camille Silvy (1834 – 1910), sous le no 61 du catalogue de l'exposition « L'art anglais dans les collections de l'Institut de France ».

Sa résidence est voisine du célèbre Strawberry Hill, ancienne demeure néo-gothique d'Horace Walpole, esthète et collectionneur ; le duc devint ami intime de sa propriétaire, Frances, épouse du 7e comte de Waldegrave, descendant des héritiers de Walpole, qui lui légua en 1879 un double portrait que celui-ci commanda à Reynolds en 1761.

Durant cette période, il s'adonne à l'écriture de récits historiques. Il est notamment l'auteur d'une Histoire des princes de Condé et de recherches sur La Captivité du roi Jean et Le Siège d'Alésia, ainsi que d'études sur Les Zouaves, Les Chasseurs à pied et L'Autriche, parues dans la Revue des Deux Mondes.

Cependant dès le début de son exil il écrivait à son professeur et ami Guérard : « L'Angleterre me pèse, et les Anglais encore plus. La lourde verdure du pays l'excédait, il avait soif d'une lumière nette, d'un paysage aux lignes dépouillées », et en 1853 il acquit du prince de Partanna le domaine du Zucco à l'ouest de Palerme, soit « 16 000 hectares produisant du miel, un vin précieux — gardé jour et nuit — 10 000 caisses de citrons et 500 à 600 quintaux d'olives (...) Des bois d'oliviers centenaires, des arbres de Judée, des cactus hérissés, d'étranges résineux, l'arôme des citronniers, des orangers, des buis, des lauriers, des caroubiers, des amandiers, une maison fort simple, vaste mais sans luxe, une enfilade de salles basses blanchies à la chaux (où) régnait une fraîcheur perpétuelle, un paradis où il s'épanouissait. »

En 1861, dans une brochure intitulée Lettre sur l'histoire de France adressée au prince Napoléon, il réplique vivement au prince Napoléon, cousin de Napoléon III, qui, dans un discours au Sénat le 1er mars, avait attaqué les membres des familles royales accusés de trahir « leur drapeau, leur cause et leur prince pour se faire une fallacieuse popularité personnelle ». La brochure est saisie, l'éditeur et l'imprimeur condamnés.

En 1865, le gouvernement impérial s'oppose également à la publication de l’Histoire des princes de Condé, qui paraît finalement en 1869.

Actionnaire dans la presse

Le duc d'Aumale commence à investir dans la presse, devenant de 1858 à 1860, un des propriétaires de la Continental Review, publication britannique et en prêtant de l'argent à Édouard Feuilhade de Chauvin, un des propriétaires du Courrier du dimanche.

En 1865, il investit dans un journal éphémère, L'Époque qui avait été repris par Ernest Feydeau et en 1868, il prend une participation dans le journal Le Siècle, par l'intermédiaire de Léon Plée. De 1867 à 1890, il est un des actionnaires principaux du journal Le Temps.

Le retour en France

En , il apprend à Bruxelles de Jules Claretie le désastre de Sedan et assiste impuissant à la déroute de l'armée française ; après avoir offert de combattre, il revient en France avec son frère le prince de Joinville, mais ils sont reconduits au bateau.

Le , il est élu député de l'Oise, comme son frère dans la Haute-Marne, mais l'hostilité de Thiers les poursuit.

Fin 1871, les lois d'exil de Napoléon III sont rapportées.

Reprise de sa carrière militaire (1872 – 1879)

Réintégré dans l’armée en 1872 avec le grade de général de division, il est nommé le commandant du 7e corps d'armée à Besançon.

Le peintre et caricaturiste André Gill (1840 – 1885) l'a représenté au premier plan à droite de son dessin-charge intitulé La Délivrance, évoquant l'emprunt de 3 milliards lancé par Thiers en pour libérer des Prussiens le territoire national, aux côtés de l'ex-empereur tenant l'aigle déchu, et du comte de Chambord.

Un an après la chute de Thiers (), sollicité, il accepte le l'intérim créé par la loi du septennat pour proroger le mandat de Patrice de Mac Mahon, duc de Magenta, en vue du projet de restauration monarchique de son neveu le comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe Ier, mais sa candidature est récusée par la droite. En , un projet de restauration en faveur du prétendant légitimiste, le comte de Chambord, petit-fils de Charles X, avait échoué en raison de l'attachement sans concession de la majorité des députés au drapeau tricolore, et du comte de Chambord au drapeau blanc.

En 1877, craignant que le complot militaire de Gaëtan de Rocheboüet ne se fasse au bénéfice des bonapartistes et au détriment des orléanistes, il assure le chef des républicains radicaux, Léon Gambetta, de son soutien en cas d'insurrection.

En 1879, il est touché par la série de mises à pied qui provoque la démission de Mac Mahon, mais son amitié avec Gambetta lui vaut d'être nommé inspecteur général de l'Armée, ce qui est son dernier rôle comme militaire. Il reste toutefois en disponibilité. Avec les autres princes de la famille qui appartiennent à l'armée, il est placé en non-activité par retrait d'emploi en 1883 et rayé des cadres de l'armée en 1886. Il quitte la France une seconde fois en raison de la loi d’exil de 1886.

Edmond et Jules de Goncourt évoquent :

« Le duc d'Aumale, il n'y a qu'un mot pour le décrire : c'est le type du vieux colonel de cavalerie légère. Il en a l'élégance svelte, l'apparence ravagée, la barbiche grisâtre, la calvitie, la voix brisée par le commandement. »

Le procès de Bazaine (1873)

Le , il préside, en qualité de doyen des généraux de division, au Grand Trianon de Versailles, le conseil de guerre qui juge le maréchal Bazaine — commandant en chef des armées le — qui le tente d'expliquer sa capitulation de Metz du  :

« J'admets parfaitement que ces devoirs soient stricts quand il y a un gouvernement légal, quand on relève d'un pouvoir reconnu par le pays, mais non pas quand on est en face d'un gouvernement insurrectionnel. Je n'admets pas cela. »

À quoi le prince répliqua le fameux : « La France existait toujours. »

Le prince obtint du président de la République, le maréchal de Mac-Mahon, lui même déchu à Sedan, que la peine capitale soit commuée en vingt ans de détention à la demande des membres même du Conseil de guerre : « Vous vous unirez à nous, Monsieur le Président de la République, pour ne pas laisser exécuter la sentence que nous venons de prononcer. »

Le legs à l'Institut de France (1886)

En 1886, le duc d'Aumale, membre de l'Institut de France depuis 1871, veuf et sans descendants directs vivants, lègue son domaine de Chantilly (Oise) et ses précieuses collections à l'Institut sous réserve qu'à sa mort, le musée Condé soit ouvert au public, que sa présentation soit préservée et que les collections ne puissent être prêtées. Le musée Condé est ouvert au public moins d'un an après sa mort, le .

Selon le souhait du duc d'Aumale, les ressources du domaine permettent de faire fonctionner, d'entretenir et de restaurer cet immense patrimoine.

« Chantilly, tel que l'a voulu le duc, apparaît comme une Atlantide toujours accessible (…) mieux que des chefs-d'œuvre, une œuvre d'art totale. »

Second exil et retour

La loi de 1886 contre les familles royales de France

En 1886, le général Georges Boulanger (1837 – 1891), ministre de la Guerre depuis le , entreprend de transformer l'armée dite de métier en armée nationale.

Le , la seconde loi d’exil est votée à la suite de la retentissante réception de fiançailles de la princesse Amélie d'Orléans à l'hôtel de Galliera (actuel hôtel Matignon) à Paris le  ; empêché de passer rue de Varenne par la longue file de voitures, l'impatient Georges Clemenceau aurait alors dit à Léonide Leblanc, maîtresse du duc (et qui fut la sienne) : « Dites-lui de se méfier. Au pavé qu'on va jeter dans la mare de sa famille, il pourrait bien être éclaboussé. »

En juillet, il est rayé des cadres sur proposition de Boulanger par Jules Grévy, à qui il écrit : « il m'appartient de vous rappeler que les grades militaires sont au-dessus de vos atteintes », avant d'être expulsé en Belgique par le directeur de la Sûreté le 14.

Une demande collective pour le rappel du prince exilé est adressée en 1888 au gouvernement.

Le retour de 1889

Il est autorisé à rentrer en France par décret de Sadi Carnot du . Le décret de bannissement est rapporté le .

À son retour en 1889, il est élu académicien des Sciences morales et politiques le . Il est nommé directeur de l'académie de Besançon, docteur honoraire de l'université d'Oxford et membre de l'Académie royale de Bruxelles. De 1893 à 1897, il dirigea la Société de secours aux blessés militaires (S.S.B.M.), devenue depuis 1940 la Croix-Rouge française.

Il fit construire dans la station thermale de Saint-Honoré-les-Bains, deux villas, véritables petits castels dénommés : Le Pavillon Rose et Le Pavillon Blanc, aujourd'hui transformées en gîtes.

Mort et funérailles

En mai 1897, l'incendie du Bazar de la Charité où sa nièce préférée, Sophie-Charlotte en Bavière, duchesse d'Alençon, trouve une mort héroïque, le frappe douloureusement.

« Au printemps de 1897, il était venu passer quelques jours au Zucco (où) la mort l'a emporté par surprise, et aucune de ses volontés suprêmes n'a pu être exécutée. Il serait mort de crise cardiaque peu après avoir rédigé une vingtaine de lettres de condoléances à des familles de la noblesse endeuillées par l'incendie du Bazar de la Charité. Mais des mains pieuses ont enveloppé son cercueil du drapeau tricolore à l'ombre duquel son père et lui avaient combattu et qu'il faisait flotter sur sa maison d'exilé. » Deux photographies du duc âgé et sur son lit de mort sont reproduites dans l'Album de famille du comte de Paris.

Le , après avoir remonté de Palerme toute l'Italie, le corps arriva à la gare de Lyon de Paris et reçut le lors des obsèques à La Madeleine, à la demande des siens, les honneurs militaires dus à un grand-croix de la Légion d'honneur. Mais pour un ancien général rayé du cadre de réserve, cet hommage ne comprenait ni musique ni défilé, réservés aux officiers généraux en activité… or, à l'issue de la cérémonie, venant du boulevard Malesherbes, défilèrent devant le catafalque au rythme de la marche Sambre et Meuse des troupes en tenue de parade commandées par le général Leloup de Sancy de Rolland, qui salua le cercueil de l'épée.

Ce fut là l'ultime geste public envers celui à qui Victor Hugo, son confrère à l'Académie, lui-même exilé par Napoléon III, écrivait : « Pour moi, votre royauté a cessé d'être politique, et maintenant est historique. Ma République ne s'en inquiète pas. Vous faites partie de la grandeur de la France et je vous aime » dans sa réponse à la notice du duc succédant au comte de Cardaillat à l'Académie des beaux-arts le .

Proscrit deux fois par le gouvernement de son pays, cet ami des Arts patriote, par un geste généreux, changea néanmoins son testament en donation sous réserve d'usufruit () afin d'enrichir le patrimoine national d'un trésor artistique unique.

« On célèbre à Chantilly une présence invisible et toujours vivante, malgré le temps. »

Sa sépulture repose au milieu des siens dans la chapelle royale de Dreux. Son gisant, accompagné de son épée, est l’œuvre du sculpteur français Paul Dubois.

Titulature et décorations

Titulature

  • -  : Son Altesse Sérénissime le duc d'Aumale, prince du sang de France ;
  • -  : Son Altesse Royale le duc d'Aumale, prince du sang de France ;
  • -  : Son Altesse Royale le duc d'Aumale.

Décorations dynastiques

Belgique

Grand cordon de l'ordre de Léopold (22 mars 1842)

Royaume des Deux-Siciles

Grand-croix de l'ordre de Saint-Ferdinand et du Mérite

Royaume d'Espagne

Chevalier de l'ordre de la Toison d'or ()

 Royaume de France

Chevalier de la Légion d'honneur ()

Grand-croix de la Légion d'honneur () de l’ordre royal de la Légion d'honneur

Royaume de Portugal

Grand-croix de l'ordre de la Tour et de l'Épée ()

Duché de Saxe-Cobourg-Gotha

Grand-croix de l'ordre de la Maison ernestine de Saxe (1864)

Tunisie

Chevalier de l'Ordre du Sang

Armoiries

Le duc d'Aumale porte pour armoiries : D'azur à trois fleurs de lys d'or, brisé d'un lambel d'argent.

Ascendance

Henri d'Orléans et les femmes

Le duc a laissé son nom à une expression argotique apparue vers 1880 et citée par Alphonse Boudard, « à la duc d'Aumale » qui désigne une position érotique compliquée, sur la technique de laquelle les auteurs divergent ; « le cinquième fils de Louis-Philippe était renommé pour ses acrobaties amoureuses ».

Léonide Leblanc

Léonide Leblanc, maîtresse de Georges Clemenceau, « tendre et vermeille comme un beau fruit, le pied fin et les bras les plus beaux du monde », fut aussi celle du duc, mais étant « fort courtisée par des seigneurs d'importance dont il ne fallait pas éteindre trop brutalement les ardeurs (…) elle avait fait, dit-on, confectionner une effigie du duc d'Aumale, tête en cire, corps en baudruche. Et quand les soupirants se montraient trop pressants, elle avait une façon de leur montrer de loin, sur un fauteuil, des formes augustes : « Chut ! Monseigneur est là ! » qui calmait les impatiences (…) ». Quand elle voulait que Clemenceau ne l'importune pas, elle plaçait dans son salon un mannequin de cire à l'effigie du duc d'Aumale qu'elle avait fait confectionner, ouvrant la porte de ce salon pour montrer au député qu'elle avait déjà un rendez-vous.

Se plaignant de la « largesse assez modérée » du duc, elle aurait eu ce mot savoureux : « Ces Orléans, vous ne les connaissez pas : ils en sont restés aux prix d'avant 48 ».

Actrice des théâtres de vaudeville et femme spirituelle, Léonide Leblanc (1842 – 1894) fut ainsi plus connue comme brillante demi-mondaine.

Berthe de Clinchamp

Berthe de Clinchamp (1833 – 1911), qui fit partie de son entourage dès l'âge de sept ans et succéda en 1864 à sa tante comme « dame pour accompagner » la duchesse qui mourut dès 1869 puis à la mère de la défunte, la princesse de Salerne. À ce titre, elle est faite comtesse[réf. nécessaire] en 1881 par l'empereur d'Autriche, à la demande de sa femme Élisabeth d'Autriche[réf. nécessaire] (nièce par alliance de la princesse de Salerne), dont elle fut la fidèle amie et, sitôt veuve, une compagne dévouée.

Cette « grande et forte femme de type cuirassier quant à la stature, attentive à ne point déplaire, ne ménageant ni son temps, ni sa peine, ni son amour-propre », excellente écuyère, très cultivée et bibliophile comme le duc, tint sa maison et partagea ses activités. Pour elle, le duc fit remonter dans son appartement personnel de Chantilly des boiseries anglaises du XVIIIe provenant de Orleans House. En 1877, veuf depuis 1869 et sans enfants, il lui indiqua ses instructions sur les mesures à prendre après sa mort, et en 1879 lui offrit en souvenir d'eux les portraits de lui et de son épouse en pendants par Victor-Louis Mottez – musée Condé.

En une campagne de presse sur un prétendu mariage secret la fit surnommer « La Maintenonette », jeu de mots à la fois sur le titre offert par Louis XIV à Françoise d'Aubigné, gouvernante de ses enfants puis son épouse morganatique, sur La Nonette, rivière qui arrose le parc de Chantilly, et sur celui de la maison sur laquelle le duc lui avait consenti un bail de 50 ans et un accès direct au parc. Le prince de Joinville l'appelait aussi « La Maintenon de mon frère ».

Mademoiselle de Clinchamp y écrivit : Chantilly et son dernier seigneur (1898), Le Duc d'Aumale, prince, soldat - Un grand seigneur du XIXe siècle (1899), et Chantilly 1485-1897 (1903).

Le musée Condé conserve son portrait en buste (miniature sur ivoire) ; un portrait photographique en pied dédicacé est reproduit dans l'Album de Famille du Comte de Paris ; un autre, au pastel — collection privée — par Henri Cain (1859 – 1930) fut vendu aux enchères publiques avec sa bibliothèque à Bruxelles le .

Paul Dubois, auteur de la statue équestre du connétable Anne de Montmorency commandée pour l'esplanade du château de Chantilly, sculpta le gisant en marbre blanc du duc en tenue de général, tenant un sabre et étreignant le drapeau français (chapelle funéraire des Orléans à Dreux – maquette au musée Condé), œuvre qui fut présentée à l'Exposition universelle de Paris de 1900.

Le fut inaugurée au centre de l'hémicycle, à proximité des Grandes écuries à Chantilly, celle du peintre et sculpteur académique Jean-Léon Gérôme, sur un piédestal d'Honoré Daumet, l'architecte du duc, que la Ville lui offrit sur souscription publique.

Un médaillon orné de son profil orne le manteau d'une cheminée en bois mouluré d'origine non indiquée, remontée dans une des « salles XIXe siècle » du château d'Amboise (Indre-et-Loire)[réf. nécessaire] .

Publications

  • Les Zouaves, 1855 (sous pseudonyme)
  • Les Chasseurs à pied, 1859 (sous pseudonyme)
  • Alésia. Étude sur la 7e campagne de César en Gaule (1860)
  • Lettre sur l'histoire de France (1861)
  • Les institutions militaires en France (1867)
  • Histoire des princes de Condé, 7 vol. (1869-1895)
  • La journée de Rocroy (1890)
  • Le roi Louis-Philippe et le droit de grâce (1897)
  • La bataille de Rocroy (1900)

Il a publié sous le pseudonyme de Vérax, en Belgique, un certain nombre d'articles de journaux dans les années 1861 – 1868.

Postérité

En dépit d'un parcours de vie riche et prestigieux, le duc d'Aumale fut paradoxalement peu représenté au cinéma, à la télévision ou même au théâtre. Notons toutefois la présence de son personnage sous les traits du comédien et mannequin Alexis Loret, dans le téléfilm L'Algérie des chimères, réalisé par François Luciani en 2001, d'après le livre du même titre d'Henri de Turenne et Robert Solé, publié aux éditions Calmann-Lévy.

À l'automne 2012, un documentaire-fiction, intitulé Le duc d'Aumale, le magicien de Chantilly, lui fut également consacré à la télévision, dans le cadre de l'émission Secrets d'histoire, sur France 2, animée par Stéphane Bern, et produite par Jean-Louis Remilleux. Dans celui-ci, ce sont les acteurs Roland David et Sébastien Fontaine qui prêtent leurs traits au prince collectionneur.

Dans le 9e arrondissement de Paris, la rue d'Aumale lui rend hommage.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Raymond Cazelles, Le duc d'Aumale, prince aux dix visages, Paris, Jules Tallandier, (1re éd. 1984) (ISBN 2-235-01603-0).
  • Commandant Grandin, Le Duc d'Aumale-Le Prince-Le Soldat-L'Historien, Paris : René Haton, 1897, in-8°, 382 p.
  • Ernest Daudet, le duc d'Aumale (1822-1897), Libr. Plon, Paris, 1898.
  • François Bournand, Le général Duc d'Aumale, Librairie nationale d'éducation et de récréation, après 1899, av. 29 gravures, .
  • Edmond Pilon, Senlis et Chantilly, Arthaud, 1937, p. 79-173.
  • Robert Burnand, Le duc d'Aumale et son temps, Librairie Hachette, .
  • Bruno Foucart, Le duc des Arts (Beaux-Arts, no 16, , p. 44-51).
  • Éric Woerth, Le duc d'Aumale : L'étonnant destin d'un prince collectionneur, préface d'Alain Decaux, postface de S. A. l'Aga Khan, L'Archipel, , (ISBN 2-84187-839-2).
  • Edmond Frank, Le Duc d'Aumale (L'Illustration, 55e année, no 2 829, , p. 377-381 et no 2 830 du , p. 404-409).
  • Thérèse Charles-Vallin, Abd El-Kader Aumale, Identités meurtries, éditions de la Bisquine, Paris, 2017 (ISBN 979-10-92566-13-0).
  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8). 
  • Patrick Van Kerrebrouck, Nouvelle Histoire généalogique de l'auguste Maison de France : La Maison de Bourbon, vol. IV, Villeneuve d'Ascq, Patrick Van Kerrebrouck, , 795 p. (ISBN 978-2-9501509-1-2). 

Article connexe

  • Rallye d'Aumale, rallye automobile touristique dont le nom rend hommage au duc d’Aumale.

Liens externes

  • Ressources relatives aux beaux-arts :
    • National Portrait Gallery
    • RKDartists
    • Union List of Artist Names
  • Ressources relatives à la recherche :
    • La France savante
    • Harvard University Herbaria & Libraries
  • Ressources relatives à la vie publique :
    • base Léonore
    • Base Sycomore
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Chapelle royale de Dreux


Chapelle royale de Dreux


La chapelle royale de Dreux, ou chapelle royale Saint-Louis de Dreux, est la nécropole de la famille d'Orléans. Elle est située dans l'enceinte du château de Dreux, en Eure-et-Loir, rattaché à la couronne en 1023. Elle appartient aujourd'hui à la fondation Saint-Louis, créée en 1974, dont le président actuel est M. Frédéric du Laurens. Le président d'honneur de cette fondation est l'aîné des Orléans, Jean d'Orléans, comte de Paris.

La chapelle royale fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le .

Histoire

La collégiale Saint-Étienne du château de Dreux

À l'origine, Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (petit-fils de Louis XIV et de la marquise de Montespan), contraint de laisser Rambouillet à son cousin Louis XVI, qui lui a cédé le comté de Dreux en 1775, fait transférer de l'église de Rambouillet, le , les neuf cercueils renfermant les corps de ses proches parents : son père Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, et sa mère Marie-Victoire de Noailles ; sa femme Marie-Thérèse-Félicité d'Este, princesse de Modène ; leur fils, le prince de Lamballe, et leurs cinq autres enfants morts jeunes. Il choisit comme sépulture pour sa famille la collégiale Saint-Étienne du château de Dreux.

Révolution française et Empire

Le 3 septembre 1792, la princesse de Lamballe, belle-fille du duc de Penthièvre et proche de la reine Marie-Antoinette, est massacrée et mutilée par la foule parisienne. Elle est ensuite inhumée dans une fosse anonyme du cimetière des Enfants-Trouvés. Le duc de Penthièvre dépêche son valet, Fortaire, pour retrouver la dépouille de la princesse afin de la faire réinhumer en secret à Dreux, auprès des siens, mais en vain : les restes mortels ne sont pas découverts.

Dans la nuit du 6 au , le corps du duc, mort à Bizy le , est transporté et inhumé clandestinement à Dreux, entre le comte de Toulouse et sa femme. Le suivant, afin de récupérer le plomb des cercueils, le caveau est violé, les corps en sont extraits et « jetés dans une fosse profonde de six pieds » dans le cimetière des chanoines, dont l'emplacement sera plus tard reconnu par Lefebvre et Cholet, anciens serviteurs des Bourbon-Penthièvre.

En , quatre ans après avoir été incarcérée à la prison du Luxembourg, Marie-Adélaïde de Bourbon, duchesse d'Orléans, dernière fille du duc, est expulsée de France ; le château et la collégiale, biens séquestrés depuis la mort de son père, sont confisqués au profit de la Nation et vendus, le , à un marchand de bois chartrain qui démolit le toit de l'église pour en récupérer les matériaux et, en 1801, revend le domaine à François Belois, maçon à Dreux, qui y demeure jusqu'en 1816.

Restauration

Le , la duchesse lui rachète le terrain, fait construire une chapelle par Claude-Philippe Cramail, architecte parisien, chargé dès de ce projet. Il ouvre le chantier début à l'emplacement de la fosse commune et la première pierre est posée le . Certains matériaux proviennent de la démolition de l'ancienne abbaye bénédictine de Coulombs, près de Nogent-le-Roi, et des ruines du château de la Ferté-Vidame. La duchesse fait de Saint-Louis de Dreux la sépulture de sa famille.

Louis-Philippe, roi des Français

À partir du printemps 1839, cette chapelle de style néogothique est agrandie par son fils, devenu le roi des Français Louis-Philippe Ier (en lieu et place de son cousin Charles X), qui y fixe la nécropole dynastique, d'où le surnom « Saint-Denis des Orléans », en référence à la nécropole historique des rois de France. Victor Hugo narre la translation des restes des ancêtres de la famille le , à laquelle le roi lui-même a contribué.

La chapelle primitive de 1816 est alors complétée par des ajouts de style néo-gothique par l'architecte Pierre-Bernard Lefranc. La sculpture prend une place importante dans ces travaux, qui participent à la fois de l'agrandissement et d'un changement de style. Les sculpteurs Charles-François Nanteuil et Charles Émile Seurre donnent les moyen-reliefs représentant saint Ferdinand, saint Arnoult, sainte Adélaïde et sainte Amélie, sous la coupole, ainsi que les statues de saint Louis et saint Philippe au-dessus des autels latéraux. Louis Léopold Chambard et Jean-Marie Bonnassieux sculptent les tympans du transept illustrant l'Adoration des mages et la Résurrection, livrés en 1845. Chambard sculpte également les statues de saint Ferdinand et de sainte Adélaïde, à l'entrée de la chapelle de la Vierge. L'atelier de Michel Liénard et Émile Knecht produit toute la sculpture décorative, intérieure et extérieure et le reste des bas-reliefs, ainsi que la nouvelle porte en chêne.

De 1843 à 1845, ses nombreuses fenêtres sont garnies de somptueux vitraux exécutés à la manufacture nationale de Sèvres, selon la technique de fabrication des verres teints dans la masse.

Les douze grandes fenêtres ogivales du transept sont ornées de vitraux représentant des saints sur fond « bleu de Sèvres », dont les cartons sont dessinés par Ingres, qui reproduisent à cette occasion quatre des vitraux qu'il avait exécuté pour la chapelle de Neuilly, actuelle église Notre-Dame-de-Compassion de Paris, construite en mémoire du prince Ferdinand, fils aîné de Louis-Philippe mort dans un accident en 1842.

C'est Viollet-le-Duc qui dessine les pinacles gothiques encadrant chacun des douze personnages, les fenêtres étant beaucoup plus hautes que dans la chapelle de Neuilly.

D'autres vitraux illustrant la vie de saint Louis ornent la chapelle de la Vierge. Eugène Delacroix, Hippolyte Flandrin, Georges Rouget, Claudius Jacquand, Horace Vernet, Charles Marie Bouton et Wattier réalisent les dessins.

Un orgue de tribune du facteur Aristide Cavaillé-Coll est installé en 1845 dans un buffet de 1614. La partie instrumentale est classée monument historique au titre d'objet en 1880,.

Seconde moitié du XIXe siècle

Durant la guerre franco-allemande de 1870, le lieutenant-colonel Henri de Beaurepaire-Louvagny chute du dôme, devenu poste d'observation de l'ennemi, et se tue.

La flèche de la chapelle de la Vierge, qui abrite une cloche, est détruite par la foudre en , et jamais reconstruite. La même année, Cavaillé-Coll modifie l'orgue installé en 1845 : il transforme certains jeux et répare la soufflerie.

XXe siècle

Le , lors de la libération de la ville par les Américains, des obus allemands endommagent le déambulatoire, détruisent des vitraux ainsi que des sculptures et gisants.

Tout comme le château de Dreux, la chapelle appartient à la Fondation Saint-Louis, depuis la donation faite par Henri d'Orléans, comte de Paris, aîné des Orléans et prétendant au trône de France, ainsi que par les autres descendants du roi Louis-Philippe Ier .

XXIe siècle

En janvier 2018, l'équipe de l'émission Secrets d'Histoire a tourné plusieurs séquences dans la chapelle dans le cadre d'un numéro consacré au roi Louis-Philippe.

Dans la chapelle sont fréquemment célébrés de grands événements touchant à la famille d'Orléans, dont c'est toujours la nécropole. Le 2 février 2019, par exemple, y ont eu lieu les obsèques d'Henri d'Orléans (1933-2019), comte de Paris, duc de France, ancien chef de famille, en présence de nombreux membres du Gotha, notamment la reine Sophie d'Espagne, le prince souverain Albert II de Monaco l'ex-impératrice Farah d'Iran, obsèques présidées par le fils du défunt, Jean d'Orléans (1965), devenu comte de Paris au décès de son père.

C'est dans la crypte que le prince Jean donne à Henry-Jean Servat sa première interview officielle (filmée et photographiée) pour l'émission Télématin de France 2, diffusée le , et pour Paris Match, publiée dans le numéro 3639 le même jour.

Vitraux

La chapelle

La totalité des vitraux est issue de la manufacture de Sèvres.

L'entrée

Quatre vitraux ornent l'entrée de la chapelle, d'après des cartons de Charles-Philippe Larivière et d'Antoine Béranger. Sont représentées les scènes suivantes :

  • Sainte Adélaïde reine de Lombardie distribuant des aumônes aux pauvres, signé de Larivière et Béranger, au nord ;
  • La Vierge au pied de la Croix, au nord-ouest ;
  • Jésus au Jardin des Oliviers, au sud-ouest ;
  • Saint Arnoult évêque de Metz lavant les pieds des pèlerins de retour de Terre Sainte, au sud.

Le transept

Les cartons des vitraux du transept sont une réalisation de Jean-Auguste-Dominique Ingres :

  • Le transept nord met en scène six personnages saints, dont les noms sont mentionnés en latin. De gauche à droite, Geneviève de Paris, Denis de Paris, Clotilde (femme de Clovis), Ferdinand III de Castille, Amélie reine de Hongrie, Philippe (apôtre). Les trois dernières représentations arborent les traits des membres de la famille royale.
  • Le transept sud est, de même, orné de six représentations de saints ou saintes : Louis IX, Isabelle de France, Germain de Paris, Radegonde de Poitiers, Remi de Reims, Bathilde.

Le déambulatoire

Au milieu du déambulatoire, la chapelle axiale de la Vierge présente, devant le groupe sculpté figurant Louis-Philippe Ier debout et la reine Marie-Amélie en orante, cinq vitraux illustrant la vie de saint Louis, au-dessus de l'autel (au centre) et des quatre tombeaux de la duchesse douairière d'Orléans et d'Adélaïde d'Orléans (à gauche) et de la princesse de Salerne et du prince royal (à droite).

La crypte

Sépultures de la famille d'Orléans

En dehors du caveau inférieur (des Bourbon-Penthièvre), les sépultures des Orléans (numérotées de 1 à 64) se répartissent sur deux niveaux : le déambulatoire et la crypte.

Quelque vingt-cinq gisants ou statues ornent les plus anciennes de ces sépultures, réalisés par une quinzaine d'artistes dont les plus renommés ont obtenu plusieurs commandes : James Pradier (1792-1852), Aimé Millet (1819-1891), Antonin Mercié (1845-1916), Charles-Albert Walhain (1877-1936).

Déambulatoire (niveau -1)

Tout autour du tombeau du roi et de la reine des Français, les sépultures (décrites dans le sens inverse des aiguilles d'une montre) des membres de leur famille, sculptées sur un même modèle et disposées, à l'origine, dans le seul déambulatoire et selon la volonté du souverain.

Chapelle de la Vierge

1 et 2 - Au centre, tombeau double et monumental sculpté par Antonin Mercié en 1886, où repose le couple royal :

  • Louis-Philippe Ier (1773-1850), duc d'Orléans puis roi des Français, fils de Louis-Philippe d'Orléans, dit Philippe Égalité, et de Marie-Adélaïde de Bourbon. Inhumé dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge au Royaume-Uni pendant l'exil de sa famille après son abdication en 1848, transféré le dans la nécropole des Orléans. Le souverain est figuré debout, vêtu d'un manteau royal, aux côtés de sa femme et regardant vers l'autel de la chapelle de la Vierge ; derrière la représentation du couple royal, un ange sculpté supporte un écu aux armes du monarque.
  • Marie-Amélie de Bourbon-Siciles (1782-1866), duchesse d'Orléans puis reine des Français, son épouse. Inhumée dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge au Royaume-Uni, également transférée le dans la nécropole des Orléans. La souveraine, à la gauche de son époux, est figurée en priante.

3 et 4 :

  • Ferdinand-Philippe d'Orléans (1810-1842), duc de Chartres puis prince royal et duc d'Orléans, fils aîné de Louis-Philippe Ier et de Marie-Amélie de Bourbon-Siciles. Mort accidentellement. Gisant de Pierre Loison le faisant apparaître en uniforme.
  • Hélène de Mecklembourg-Schwerin (1814-1858), duchesse d'Orléans, son épouse. Inhumée dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge au Royaume-Uni, transférée le dans la nécropole des Orléans. Étant de religion réformée, elle ne repose pas dans l'enceinte de la chapelle principale (rite catholique) mais dans la minuscule chapelle contiguë, affectée au culte protestant. Une ouverture a été pratiquée dans le mur de la chapelle de la Vierge de manière à faire communiquer sa sépulture, ainsi rendue visible, avec celle de son mari. Gisant d'Henri Chapu, qui la représente le bras dirigé vers son défunt époux.

5 - Marie-Clémentine de Habsbourg (1798-1881), princesse de Salerne, épouse de Léopold de Bourbon-Siciles (frère de la reine Marie-Amélie) — et mère de Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, duchesse d'Aumale et elle-même belle-fille de Louis-Philippe Ier et de Marie-Amélie. Morte en France, inhumée dans la basilique Santa Chiara de Naples (nécropole des Bourbons-Siciles) en Italie auprès de son mari, transférée des années plus tard dans la nécropole des Orléans. Bien qu'elle n'appartînt pas directement à la maison d'Orléans, cette sœur de l'impératrice des Français Marie-Louise repose dans la chapelle royale de Dreux, en face de ses beau-frère et belle-sœur Louis-Philippe et Marie-Amélie — et non loin de sa fille, de son unique gendre et de tous ses petits-enfants (tombeaux 15, 16, 17, 18, 19 et 20 dans le déambulatoire Nord). Gisant de Charles Joseph Lenoir.

6 - Adélaïde d'Orléans (1777-1847), mademoiselle de Chartres, dite Madame Adélaïde, sœur cadette (restée célibataire) de Louis-Philippe Ier. Gisant d'Aimé Millet.

7 - Marie-Adélaïde de Bourbon (1753-1821), duchesse d'Orléans, fille de Louis-Jean-Marie de Bourbon et de Marie-Thérèse-Félicité d'Este, épouse (séparée) de Louis-Philippe d'Orléans, dit Philippe Égalité, et mère de Louis-Philippe Ier. Gisant couronné de Jean-Auguste Barre. Son tombeau contient également les restes mortels de sa famille, les Bourbon-Penthièvre (voir plus bas).

Déambulatoire Nord

8 - Bathilde d'Orléans (1750-1822), princesse de Condé, duchesse de Bourbon, dite « citoyenne Vérité » sous la Révolution, sœur de Philippe Égalité et tante de Louis-Philippe Ier. Inhumée, non auprès de son époux le prince de Condé (dont elle était séparée) à Saint-Denis, ni avec son fils le duc d'Enghien, mais dans la nécropole des Orléans, à deux pas de sa belle-sœur la duchesse d'Orléans (qui précède) et de son neveu le roi des Français.

9 et 10 :

  • Philippe d'Orléans (1838-1894), comte de Paris, petit-fils aîné de Louis-Philippe Ier, chef de la maison d'Orléans. Contraint à un nouvel exil à partir de 1886, inhumé dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge, transféré dans la chapelle royale de Dreux en 1958.
  • Marie-Isabelle d'Orléans (1848-1919), comtesse de Paris, sa femme. Inhumée dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge, transférée en 1958.

11 - Philippe d'Orléans (1869-1926), duc d'Orléans, fils aîné des précédents, chef de la maison d'Orléans. Contraint à l'exil, mort à Palerme en Italie, transféré en 1931. Gisant de Maxime Real del Sarte.

12 - Tombeau resté vide, destiné par les Orléans à la duchesse d'Orléans (épouse du précédent), qui attend toujours la dépouille de cette princesse.

13 - Ferdinand d'Orléans (1884-1924), duc de Montpensier, fils de Philippe d'Orléans, comte de Paris (numéro 9). Il repose ici sans sa veuve (remariée).

14 - Victoire de Saxe-Cobourg-Kohary (1822-1857), duchesse de Nemours, belle-fille de Louis-Philippe Ier. Inhumée dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge, transférée en 1979 seulement (à l'un des derniers emplacements disponibles dans le déambulatoire). La sépulture de son époux n'est donc pas immédiatement voisine puisque le duc de Nemours repose dans le déambulatoire Sud (tombeau 26).

15 et 16 :

  • Henri d'Orléans (1822-1897), duc d'Aumale, fils de Louis-Philippe Ier. Gisant de Paul Dubois, le faisant apparaître en uniforme de général, tenant un sabre et étreignant le drapeau tricolore français.
  • Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1822-1869), duchesse d'Aumale, sa femme. Inhumée dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge, transférée en 1876. Gisant couronné de Charles Joseph Lenoir en marbre de Carrare, au pied duquel sont représentées ses armoiries.

17 - François d'Orléans (1854-1872), duc de Guise, fils (mort jeune) du duc d'Aumale (qui précède). Inhumé dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge, transféré en 1876.

18 - Louis d'Orléans (1845-1866), prince de Condé, fils (mort célibataire) du duc d'Aumale (numéro 15). Inhumé dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge, transféré en 1876. Lui et son frère (qui précède) reposent en face de leurs parents, de part et d'autre d'un escalier.

19 et 20 - Dans un tombeau double, les corps de cinq autres enfants du duc d'Aumale (numéro 15) : Henri (1847-1847), une fille (1849-1849), deux enfants mort-nés en 1861 et 1864, et François-Paul (1852-1852). Inhumés dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge, transférés en 1876.

21 - Ferdinand d'Orléans (1859-1873) et son frère Louis d'Orléans (1867-1874), infants d'Espagne, fils du duc de Montpensier (devenu infant d'Espagne par mariage et auteur de la branche espagnole de la famille d'Orléans ou maison d'Orléans-Galliera) et petits-fils de Louis-Philippe Ier. Décédés en France pendant l'exil de leur père de son pays d'adoption, inhumés à Dreux — et non dans le Panthéon des infants au monastère espagnol de l'Escurial. Sur la sépulture commune, gisant par Aimé Millet de Ferdinand tenant un livre.

22 - Voisin de sa tombe, sur un socle, le cénotaphe de Louis d'Orléans (1867-1874), enterré avec son frère (numéro 21). Ce jeune prince a inspiré à Aimé Millet la figure célèbre de L'Enfant voilé (sous son linceul).

23 - Derrière le cénotaphe (numéro 22) et en face des sépultures de leurs parents, petit tombeau commun à Charles d'Orléans (1875-1875) et à Jacques d'Orléans (1880-1881), enfants de Philippe d'Orléans, comte de Paris (numéro 9). Statue les représentant tels des angelots au pied de la Croix de Jules Franceschi.

24 - Charles d'Orléans (1820-1828), duc de Penthièvre, enfant de Louis-Philippe Ier. Gisant de James Pradier, au pied de l'escalier menant au chœur et derrière le tombeau monumental de ses parents, le figurant avec une couronne princière fleurdelisée.

Déambulatoire Sud

25 - Françoise d'Orléans (1816-1818), mademoiselle de Montpensier, fille (morte en bas âge) de Louis-Philippe Ier. Petit gisant de James Pradier, au pied de l'escalier menant au chœur et derrière le tombeau monumental de ses parents.

26 - Louis d'Orléans (1814-1896), duc de Nemours, fils de Louis-Philippe Ier. Gisant de Daniel Campagne, qui le fait apparaître en uniforme. La sépulture de son épouse (transférée à Dreux en 1979 seulement) n'est pas immédiatement voisine puisque la duchesse de Nemours repose dans le déambulatoire Nord (tombeau 14).

27 et 28 :

  • Sophie-Charlotte en Bavière (1847-1897), duchesse d'Alençon (belle-fille du précédent et épouse de Ferdinand, qui suit). Morte tragiquement dans l'incendie du bazar de la Charité. Gisant de Charles-Albert Walhain,.
  • Ferdinand d'Orléans (1844-1910), duc d'Alençon, petit-fils de Louis-Philippe Ier. Gisant de Charles-Albert Walhain le représentant dans la tenue des tertiaires de Saint-François.

29 et 30 :

  • François d'Orléans (1818-1900), prince de Joinville, fils de Louis-Philippe Ier. Gisant d'Antonin Mercié, qui le figure en uniforme d'amiral.
  • Françoise du Brésil (1824-1898), princesse de Joinville, sa femme. Pas de gisant, contrairement à son époux, dont la tombe est séparée par un escalier.

31 - Petit tombeau commun à un fils mort en bas âge du prince et de la princesse de Joinville (qui précèdent) et à un fils mort en bas âge du duc et de la duchesse de Chartres (numéros 40 et 41). Inhumés dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge, transférés en 1876, à l'extrémité du déambulatoire Sud.

32 et 33 - Dans un tombeau double :

  • Jean d'Orléans (1874-1940), duc de Guise, fils du duc de Chartres (numéro 41). Chef de la maison d'Orléans, contraint à l'exil, mort et inhumé à Larache au Maroc, avant transfert de sa dépouille à Dreux en 1957.
  • Isabelle d'Orléans (1878-1961), duchesse de Guise, sa femme.

34 - Pierre d'Orléans (1845-1919), duc de Penthièvre, petit-fils (jamais marié) de Louis-Philippe Ier, qui repose en face de son père le prince de Joinville (numéro 29).

35 - Sophie d'Orléans (1898-1928), fille (morte célibataire) du duc de Vendôme (qui suit). Gisant de Charles-Albert Walhain.

36 et 37 - Dans un tombeau double :

  • Emmanuel d'Orléans (1872-1931), duc de Vendôme, fils du duc d'Alençon (numéro 28), en face duquel il repose.
  • Henriette de Belgique (1870-1948), duchesse de Vendôme, sa femme.
  • Également inhumées dans la sépulture de leurs parents et grands-parents : Geneviève d'Orléans, marquise de Chaponay (1901-1983), et sa fille Henryane de Chaponay (1924-2019) — dont les cendres ont rejoint les restes mortels de ses aïeux maternels en 2020.

38 - Robert d'Orléans (1866-1885), fils (handicapé) du duc et de la duchesse de Chartres (numéros 40 et 41).

39 - Henri d'Orléans (1867-1901), frère du précédent et fils (mort célibataire) du duc et de la duchesse de Chartres (qui suivent). Gisant d'Antonin Mercié, qui le représente la main posée sur une carte géographique.

40 et 41 :

  • Françoise d'Orléans (1844-1925), duchesse de Chartres (épouse de Robert, qui suit). Gisant couronné de Paul Gasq.
  • Robert d'Orléans (1840-1910), duc de Chartres, petit-fils de Louis-Philippe Ier. Gisant d'Antonin Mercié, qui le figure vêtu de son uniforme.

42 - Marie d'Orléans (1813-1839), duchesse de Wurtemberg, fille de Louis-Philippe Ier. Morte à Pise et enterrée, non auprès de son mari, le duc de Wurtemberg, mais dans la nécropole des Orléans, tout à côté de ses parents. Gisant d'Hector Lemaire, qui a représenté à sa droite l'une de ses œuvres, sa Jeanne d'Arc. Elle a sculpté L'Ange de la résignation qui surplombe son tombeau.

Crypte (niveau -2)

En raison de la saturation du déambulatoire de la chapelle royale, c'est désormais dans la crypte exclusivement que sont inhumés les membres de la famille d'Orléans. Elle se divise en trois salles, dont une circulaire, reliées par des galeries. La crypte peut encore accueillir quelques sépultures.

Crypte circulaire centrale

La grande salle circulaire, la plus vaste, a été réaménagée dans les années 1950 et affectée par Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris, aîné des Orléans et chef de maison (fils et successeur du duc de Guise, numéro 32 dans le déambulatoire), à la sépulture de ses descendants.

Face entrée crypte circulaire (au milieu de la galerie occidentale, dans une niche située sous la nef) :

43 - Tombeau moderne en pierre de Thibaut d'Orléans (1948-1983), comte de la Marche, fils d'Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris (numéro 50). Mort mystérieusement à Bangui en République centrafricaine.

Située sous le transept, la crypte circulaire elle-même abrite douze tombeaux individuels modernes en marbre, disposés en cercle, dont sept libres. Dos à la galerie occidentale, de gauche à droite :

44, 45, 46, 47, 48 : inoccupés.

49 - François d'Orléans (1961-2017), dauphin de France, comte de Clermont, petit-fils aîné (handicapé) d'Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris (qui suit). Mort des suites d'un accident.

50 - Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris, chef de la maison d'Orléans, à l'origine de la Fondation Saint-Louis, aujourd'hui propriétaire de la chapelle royale du même nom à Dreux.

51 - François d'Orléans (1935-1960), duc d'Orléans, fils du précédent. Mort pour la France.

52 - Isabelle d'Orléans-Bragance (1911-2003), comtesse de Paris, épouse d'Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris (numéro 50).

53 - Henri d'Orléans (1933-2019), comte de Paris, duc de France, fils aîné de la précédente et d'Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris (numéro 50), chef de la maison d'Orléans.

54, 55 : inoccupés.

Petite crypte Nord

Au Nord de la galerie occidentale, cette petite salle se situe sous la chapelle Sainte-Adélaïde. Elle a d'abord été affectée, après leur exil, à la sépulture de membres de la famille d'Orléans-Bragance, branche cadette et brésilienne de la maison d'Orléans issue de Gaston d'Orléans (1842-1922), comte d'Eu devenu prince brésilien, époux de la princesse Isabelle du Brésil (1846-1921) et petit-fils de Louis-Philippe Ier. Les tombes sont sculptées sur le modèle de celles du déambulatoire. Depuis 1986, la crypte Nord abrite le cénotaphe du frère cadet du roi des Français.

56 - Au centre, sur un socle de marbre, cénotaphe d'Antoine d'Orléans (1775-1807), duc de Montpensier, frère de Louis-Philippe Ier. Exilé avec la Révolution, inhumé dans l'abbaye de Westminster pendant l'Empire. Copie par Trouchaud du gisant de Westmacott ramenée du château de Versailles pour être placée dans la chapelle en 1986,, qui le fait apparaître avec une couronne fleurdelisée de prince du sang de France.

57 - À gauche du vitrail, Antoine d'Orléans-Bragance (1881-1918), fils de l'ancienne princesse régente Isabelle du Brésil et de Gaston d'Orléans, comte d'Eu. Prince brésilien mort en exil en Europe, en servant dans l'armée anglaise.

58 et 59 - Sous le vitrail aux armes d'Orléans, dans un tombeau double :

  • Louis d'Orléans-Bragance (1878-1920), prince impérial de Brésil, fils de l'ancienne princesse régente Isabelle du Brésil et de Gaston d'Orléans, comte d'Eu. Mort en exil en Europe, comme son frère (qui précède), des suites d'une maladie contractée sur le front, en servant dans l'armée anglaise. Gisant de Jean Magrou.
  • Marie-Pie de Bourbon-Siciles (1878-1973), princesse impériale de Brésil, son épouse. Morte en France, où elle était demeurée malgré l'abrogation de la loi d'exil brésilienne. Pas de gisant, contrairement à son mari, auprès duquel une place lui avait été réservée.

60 - À droite du vitrail, Louis Gaston d’Orléans-Bragance (1911-1931), petit-fils de l'ancienne princesse régente du Brésil et de Gaston d'Orléans, comte d'Eu. Ce prince brésilien (mort jeune) repose auprès de ses parents (qui précèdent) dans la nécropole des Orléans.

61 - En face, dans une niche, le petit tombeau moderne en marbre de Louis-Philippe d'Orléans (1979-1980), fils mort au berceau du comte de la Marche (numéro 43, face crypte circulaire).

Petite crypte Sud

Au Sud de la galerie occidentale, cette petite salle se situe sous la chapelle Saint-Arnould. Seuls deux défunts y reposent. Elle a d'abord été affectée à la sépulture de Charles-Philippe d'Orléans (1905-1970), duc de Nemours, dernier descendant mâle de la branche puînée de la maison d'Orléans issue de Ferdinand d'Orléans (1844-1910), duc d'Alençon, lui-même petit-fils de Louis-Philippe Ier. Depuis 1986, la crypte Sud abrite le cénotaphe du frère puîné du roi des Français.

62 - Au centre, sur un socle de marbre, cénotaphe de Louis-Charles d'Orléans (1779-1808), comte de Beaujolais, frère de Louis-Philippe Ier. Exilé avec la Révolution, mort à Malte et inhumé en la chapelle de Notre-Dame de Liesse pendant l'Empire, puis transféré en 1843 dans la chapelle de France de la Co-cathédrale Saint-Jean de La Valette. Gisant romantique de Pradier (copie par lui-même) ramené du château de Versailles pour être placé dans la chapelle en 1986, — qui fait face au cénotaphe de son frère le duc de Montpensier (numéro 56 au centre de la petite crypte Nord, à l'autre extrémité de la galerie occidentale).

63 et 64 - Sous le vitrail aux armes d'Orléans, dans un tombeau double ancien (redisposé dans cette crypte et réemployé) :

  • Charles-Philippe d'Orléans (1905-1970), duc de Nemours, fils d'Emmanuel d'Orléans, duc de Vendôme (numéro 36 dans le déambulatoire). De son côté du tombeau sont sculptées les armoiries des Orléans, mais pas de plaque indiquant son nom ni celui de son épouse.
  • Marguerite Watson (1899-1993), duchesse de Nemours, sa femme. Sculptées à ses pieds, les armoiries impériales du Brésil ; en effet, ce sont Gaston d'Orléans (1842-1922), comte d'Eu devenu prince brésilien (petit-fils de Louis-Philippe Ier), et son épouse, la princesse régente Isabelle du Brésil (1846-1921), qui ont d'abord reposé dans le sarcophage (avant que leurs dépouilles soient rapatriées au Brésil).

Sépultures des Bourbon-Penthièvre

Tombeau de la duchesse d'Orléans

Le tombeau de Marie-Adélaïde de Bourbon (gisant no 7, dans la chapelle de la Vierge), fille du duc de Penthièvre et mère de Louis-Philippe Ier, contient aussi un reliquaire renfermant les restes mortels des Bourbon-Penthièvre, ses grands-parents, parents, ses frères et sa sœur (dont plusieurs morts en bas âge) :

  • Louis-Alexandre de Bourbon (1678-1737), comte de Toulouse ;
  • Marie-Victoire de Noailles (1688-1766), comtesse de Toulouse ;
  • Louis-Jean-Marie de Bourbon (1725-1793), duc de Penthièvre ;
  • Marie-Thérèse-Félicité d'Este (1726-1754), duchesse de Penthièvre ;
  • Louis-Marie de Bourbon (1746-1749), duc de Rambouillet ;
  • Louis-Alexandre de Bourbon (1747-1768), prince de Lamballe ;
  • Jean-Marie de Bourbon (1748-1755), duc de Châteauvillain ;
  • Vincent de Bourbon (1750-1752), comte de Guingamp ;
  • Marie-Louise de Bourbon (1751-1753), Mademoiselle de Penthièvre ;
  • Louis de Bourbon (1754-1754).

Manquent les restes mortels de la belle-sœur de Marie-Adélaïde de Bourbon, la princesse de Lamballe, massacrée et mutilée par la foule parisienne en 1792, inhumée dans une fosse anonyme au cimetière des Enfants-Trouvés.

Caveau inférieur, sous la crypte principale (niveau -3)

Couloir d'entrée

En bas de l'escalier a été installée, dans une niche aménagée à cette fin, la sépulture de Louis François Joseph de Bourbon (1734-1814), dernier prince de Conti, beau-frère du duc de Penthièvre et grand-oncle de Louis-Philippe Ier. Veuf de sa cousine Marie-Fortunée d'Este (inhumée au couvent de la Visitation de Venise où elle s'était retirée) ; fils de Louis-François de Bourbon, prince de Conti, et de Louise-Diane d'Orléans (elle-même fille du régent Philippe d'Orléans, dont le cœur est conservé dans le caveau inférieur de la chapelle), le prince de Conti est mort exilé à Barcelone pendant l'Empire. Sur ordre du roi Louis-Philippe, avant la démolition de l'église Saint-Michel où il avait été enterré durant l'émigration, la sépulture de Conti est transférée à Dreux. C'est le consul de France, Ferdinand de Lesseps, qui a été chargé de faire procéder à l'exhumation du corps, ensuite embarqué sur le Lavoisier, transporté à Dreux et réinhumé le 2 avril 1844. Tombe fermée par une plaque en marbre blanc.

Caveau des reliques

Quatre niches aux angles coupés de ce caveau circulaire, contenant des urnes qui renferment les reliques suivantes :

  • le cœur de Philippe d'Orléans (1674-1723), duc d'Orléans, régent de France pendant la minorité du futur Louis XV et trisaïeul en ligne masculine de Louis-Philippe Ier ;
  • des cendres Bourbon-Conti (famille de la grand-mère paternelle de Louis-Philippe Ier, Louise-Henriette de Bourbon-Conti, duchesse d'Orléans) ;
  • le cœur de Louis-Jean-Marie de Bourbon (1725-1793), duc de Penthièvre (et grand-père maternel de Louis-Philippe Ier) ;
  • le cœur de Françoise d'Orléans (1816-1818), mademoiselle de Montpensier (gisant 25 dans le déambulatoire), fille de Louis-Philippe Ier.

Ancien caveau Penthièvre

Relié au précédent par un couloir, l'ancien caveau Penthièvre — aménagé en 1783 sur ordre du duc, sous le maître-autel de la collégiale Saint-Étienne, pour héberger les dépouilles de ses proches parents — abrite aujourd'hui les cénotaphes perpétuant le souvenir du grand-père maternel de Louis-Philippe Ier, ainsi que celui des membres de sa famille, les Bourbon-Toulouse ou Bourbon-Penthièvre. Sarcophage sculpté au centre du caveau et plaques au mur, également en marbre blanc.

Couloir de sortie

À l'écart des autres tombes, dans une niche aménagée pour abriter sa dépouille, la discrète sépulture de Jacques-Marie Rouzet (1743-1820), comte de Folmon, chancelier et amant de la duchesse d'Orléans, née Bourbon-Penthièvre (mère de Louis-Philippe Ier). Inhumé à Dreux selon la volonté de la duchesse, qui ne devait lui survivre que moins d'un an. Tombe fermée par une plaque en marbre blanc sur le modèle de celles dédiées aux Bourbon-Penthièvre.

Notes et références

Notes

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Nicole Garnier-Pelle, « Des vitraux d'Ingres pour Neuilly, Dreux et Chantilly », dans Mathieu Deldicque et Nicole Garnier-Pelle, Ingres. L'artiste et ses princes, In Fine éditions d'art, château de Chantilly, (ISBN 978-2-38203-119-3).
  • Chanoine Martin, Dreux. La Chapelle royale Saint-Louis, sépulture de la famille d'Orléans - son origine - son histoire - sa description, 1930
  • Jean Lelièvre, Dreux, la chapelle royale
  • Éphéméride de la Maison de France de 1589 à 1848
  • Stéphane Bern et Alexis Robin, Vallée royale de l'Eure, de Chartres à Rouen, éd. Sagamédias, 2017

Articles connexes

  • Maison d'Orléans
  • Orléanisme
  • Liste des nécropoles royales
  • Liste des monuments historiques d'Eure-et-Loir
  • Liste d'arbres remarquables en Eure-et-Loir
  • Liste de gisants situés en France

Liens externes

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Liste des seigneurs de la terre de Guise


Liste des seigneurs de la terre de Guise


La terre de Guise, en Picardie, est d'abord une chatellenie formée autour du château fort de Guise (actuel département de l'Aisne), construit vers 950 par Gautier Ier, comte d'Amiens, de Vexin et de Valois.

Jusqu'en 1058, le château est sous la garde d'un officier non héréditaire. En 1058, est nommé Gautier, le premier à transmettre Guise à son fils. La terre de Guise est érigée en comté vers 1420 au profit de René d'Anjou.

Prononciation

Dans le nom de la ville et de la seigneurie (terre) de Guise, la lettre « u » est prononcée ([gɥiz]).

En revanche, quand on parle des ducs de Guise et de la maison de Guise du XVIe siècle, on ne prononce pas le u ([giz]), bien qu'il s'agisse toujours de la ville de Guise.

Châtelains non héréditaires (950-1058)

Les comtes de Vermandois[pas clair] confient d'abord la terre de Guise à des châtelains non héréditaires, entre autres (liste lacunaire) :

  • en 1010 : René ;
  • en 1048 : Bouchard ;
  • en 1058 : Gautier, à l'origine de la maison de Guise.

Seigneurs héréditaires (1058-1417)

Maison de Guise

  • nommé en 1058, Gautier Ier de Guise est le premier châtelain à transmettre la terre à son fils. Guise devient un fief héréditaire, vassal du comte de Vermandois.
  • 10??-1??? : Godefroy de Guise, fils du précédent, marié à Ada de Roucy, fille d'Hildouin IV de Montdidier.
  • ????-1141 : Guy de Guise (° v. 1070  1141), fils du précédent, marié à Adeline Machanie de Montmorency, fille de Bouchard IV de Montmorency et Agnès de Beaumont.
  • 1141-???? : Bouchard II de Guise, fils du précédent, marié à Adélaïde de Soupir.
  • 1159-1185 : Adeline de Guise ou Adèle, fille du précédent, mariée à Jacques Ier d'Avesnes.

Maison d'Avesnes

  • ????-1244 : Gautier II d'Avesnes († v. 1244), fils des précédents, marié avec Marguerite, comtesse de Blois et de Chartres.
  • Marie d'Avesnes, fille des précédents, mariée à Hugues de Châtillon, comte de Saint-Pol (° v. 1196  1248).

Maison de Châtillon

  • 1244-1280 : Jean Ier de Blois-Châtillon ( 1280), fils de Hugues V de Châtillon et de Marie d'Avesnes, marié à Alix de Bretagne.
  • 1280-1292 : Jeanne de Blois-Châtillon (° 1258  1292), fille du précédent, mariée en 1272 à Pierre de France (° 1251  1283), comte d'Alençon et de Valois.
  • 1292-1307 : Hugues II de Blois-Châtillon (° 1258  1307), comte de Saint-Pol, puis de Blois, cousin de la précédente, fils de Guy, comte de Saint-Pol (fils de Hugues de Châtillon et Marie d'Avesnes) et de Mathilde de Brabant. Il fut marié en 1287 à Béatrice de Dampierre.
  • 1307-1342 : Guy Ier de Blois-Châtillon (° 1292  1342), fils du précédent, marié à Marguerite de Valois.
  • 1342-1360 : Charles de Blois (° 1319  1364), fils du précédent, duc de Bretagne, marié à Jeanne de Penthièvre, comtesse de Penthièvre et duchesse de Bretagne. En 1360, il marie sa fille avec Louis Ier d'Anjou et lui donne Guise en dot.

Maison d'Anjou

  • 1360-1384 : Louis Ier d'Anjou (° 1339  1384), duc d'Anjou, comte du Maine, roi titulaire de Naples, fils de Jean II le Bon, marié à Marie de Blois (° 1345  1404), fille du précédent.
  • 1384-1404 : Charles d'Anjou (1380 - Angers, ), dit le prince de Tarente, fils du précédent, reçoit Guise par testament de son père. Il décède sans alliance et la seigneurie revient à son frère.
  • 1404-1417 : Louis II d'Anjou (° 1377  1417), frère du précédent, marié à Yolande d'Aragon. Il lègue Guise à son second fils René d'Anjou.

Le roi de France Charles VII érige la terre en comté.

Comtes de Guise (1417-1528)

Cette période correspond à des luttes entre diverses lignées, qui profitent de la guerre de Cent Ans pour monnayer leur ralliement et pour se faire attribuer Guise, qui occupe une position stratégique entre le royaume de France et les Pays-Bas en cours d'unification par les ducs de Bourgogne.

Maison d'Anjou

  • 1417-1425 : René d'Anjou (° 1409  1480), marié à Isabelle Ire de Lorraine.

Maison de Luxembourg

Les prétentions de la maison de Luxembourg viennent de Guy IV de Châtillon-St-Pol, frère cadet d'Hugues II de Blois, seigneur de Guise. Les Luxembourg estiment que Guy aurait dû hériter de Guise à la place de son frère aîné. Guise leur aurait alors été transmis par héritage, la petite-fille de Guy IV, Mahaut de Châtillon comtesse de St-Pol, ayant épousé en 1354 Guy de Luxembourg, comte de Ligny. Leur petit-fils Jean II de Luxembourg se fait attribuer le château par les Anglais et le prend d'assaut en 1425.

  • 1425-1441 : Jean II de Luxembourg ( 1441), comte de Ligny, marié à Jeanne de Béthune ( 1450). En 1432, le roi René qui se trouvait prisonnier à Dijon et avait à payer une énorme rançon, légitima l'usurpation par un contrat régulier de vente.
  • 1441-1444 : Louis de Luxembourg, comte de Saint-Pol et de Ligny, neveu du précédent et fils de Pierre Ier de Luxembourg, comte de Saint-Pol, de Brienne et de Conversano, et de Marguerite des Baux. Refusant de signer le traité d'Arras en 1435, ses biens furent mis sous séquestre par Charles VII, puis lui furent restitués après son rapprochement de la France. Le comte du Maine lui intenta un procès au sujet de la seigneurie de Guise.

Maison d'Anjou

Charles d'Anjou, frère de René d'Anjou, réclame Guise en 1440 et épouse en 1443 Isabelle de Luxembourg, sœur de Louis. Finalement le roi Charles VII lui attribue Guise, mais les Lorraine, descendants de René revendiqueront Guise à leur tour.

  • 1444-1472 : Charles IV d'Anjou (° 1414  1472), comte du Maine, marié à Isabelle de Luxembourg-Saint-Pol, sœur de Louis de Luxembourg qui reçut la terre de Guise en dot.
  • 1472-1481 : Charles V d'Anjou (° 1446  1481), duc d'Anjou, comte du Maine et de Provence, fils du précédent, marié à Jeanne de Lorraine.

Maison de France

  • 1481-1483 : Louis XI, héritier de Charles V d'Anjou dont il était le cousin germain par sa mère Marie d'Anjou, conserva la terre de Guise jusqu'à son décès.

Maison d'Armagnac

Peu après son avènement, Charles VIII fit cession du comté de Guise à Jean d'Armagnac et à son frère Louis, neveux de Charles V d'Anjou par leur mère Louise d'Anjou. En 1491, Jean ayant reçu du roi le duché de Nemours, Louis eut le comté de Guise.

  • 1483-1503 : Louis d'Armagnac ( 1503), duc de Nemours, fils de Jacques d'Armagnac, comte de la Marche et duc de Nemours, et de Louise d'Anjou.

Sa succession échut à l'aînée de ses sœurs, Marguerite d'Armagnac (épouse de Pierre de Rohan-Gié), et enfin à leur sœur Catherine d'Armagnac (épouse de Charles de Rohan-Gié, issu du 1er mariage de Pierre avec Françoise de Penhoët).

Maison de Rohan

  • 1503 : Marguerite d'Armagnac ( 1503), sœur du précédent, épouse de Pierre de Rohan-Gié ( 1513), seigneur de Gié, marié en premières noces à Françoise de Penhoet. Le maréchal de Gié prêta foi et hommage pour le comté de Guise en son nom et celui de sa femme. Charlotte d'Armagnac fut l'unique héritière de sa sœur Marguerite.
  • 1503-1520 : Charles de Rohan-Gié ( 1528), seigneur de Gié, fils du précédent et de Françoise de Penhoët, marié à Charlotte d'Armagnac ( 1504), sœur de Louis d'Armagnac et de Marguerite d'Armagnac. Il garde l'usufruit du comté de Guise après la mort de sa femme.

Maison de Lorraine

René II de Lorraine, fils de Yolande d'Anjou et ainsi petit-fils de René Ier d'Anjou, fit valoir ses droits à Guise à partir de la mort de son grand-père en 1480; un procès l'opposa alors au précédent. Il mourut en 1508, léguant toutes ses possessions françaises à son second fils Claude de Lorraine. Celui-ci accompagna François Ier à Marignan, et se vit accorder en 1520 le comté de Guise par le Parlement de Paris.

  • 1520-1528 : Claude de Lorraine

Ducs de Guise (1528-1789)

Maison de Lorraine

François Ier, roi de France, érige la terre de Guise en duché-pairie en 1528.

  • 1528-1550 : Claude de Lorraine premier duc de Guise (1496-1550), marié avec Antoinette de Bourbon-Vendôme.
  • 1550-1563 : François de Lorraine-Guise, dit le Balafré, deuxième duc de Guise, fils du précédent (1519-1563), marié avec Anne d'Este et Ferrare.
  • 1563-1588 : Henri Ier de Lorraine-Guise, dit le Balafré, troisième duc de Guise, fils aîné du précédent (1550-1588), assassiné au château de Blois sur ordre d'Henri III. Il épouse Catherine de Clèves.
  • 1588-1640 : Charles Ier de Lorraine-Guise, quatrième duc de Guise, fils du précédent (1571 - 1640), marié avec Catherine de Joyeuse.
  • 1640-1664 : Henri II de Lorraine-Guise (1614-1664), archevêque de Reims, cinquième duc de Guise, fils du précédent. Il fut marié en 1639 avec Anne-Marie de Gonzague (° 1616  1684), fille de Charles Ier de Gonzague, duc de Mantoue, et de Catherine de Mayenne, divorcé en 1641. Marié en secondes noces avec Honorine de Grimberghe ( 1679), divorcés en 1643.
  • 1664-1671 : Louis Joseph de Lorraine-Guise (1650-1671), sixième duc de Guise, neveu du précédent, fils de Louis de Lorraine, duc de Joyeuse, et de Françoise de Valois-Angoulême. Il fut marié avec Élisabeth d'Orléans, fille de Gaston d'Orléans.
  • 1671-1675 : François Joseph de Lorraine-Guise (1670-1675), septième duc de Guise, fils du précédent.
  • 1675-1688 : Marie de Lorraine-Guise (1615-1688), fille de Charles Ier.

À sa mort et par l'extinction dans les mâles de la branche aînée de la maison de Lorraine-Guise, le titre de duc de Guise revient à la Couronne, qui le confère à Henri Jules de Bourbon, prince de Condé, époux d'Anne de Bavière (1648-1723), cousine au septième degré* de Marie de Lorraine-Guise et l'une de ses héritières. Il se transmet ensuite dans leur descendance, jusqu'à la Révolution.

* par les Gonzague-Clèves-Nevers : François de Guise eut pour fils cadet Charles, duc de Mayenne, dont la fille Catherine épousa Charles Ier de Gonzague-Clèves, duc de Nevers puis de Mantoue, d'où Anne-Marie, femme d'Édouard de Bavière, prince Palatin et mère d'Anne de Bavière).

Maison de Bourbon-Condé

  • 1688-1709 : Henri Jules de Bourbon-Condé (1643–1709)
  • 1709-1710 : Louis III de Bourbon-Condé (1668–1710)
  • 1710-1740 : Louis IV Henri de Bourbon-Condé (1692–1740)
  • 1740-1818 : Louis V Joseph de Bourbon-Condé (1736–1818)
  • 1818-1830 : Louis VI Henri de Bourbon-Condé (1756-1830)

À sa mort, ses biens passent par testament à son petit neveu, Henri d'Orléans, duc d'Aumale, fils du roi des Français, Louis-Philippe Ier. Ses héritiers considèrent qu'ils peuvent user des différents titres, dits de courtoisie, de la maison de Condé, y compris celui de duc de Guise.

Maison d'Orléans

Titre de la monarchie de Juillet

  • Henri d'Orléans (1847-1847), fils d'Henri d'Orléans, duc d'Aumale et petit-fils de Louis-Philippe Ier

Titre de courtoisie

  • François d'Orléans (1852-1852), frère du précédent, fils du duc d'Aumale ;
  • François d'Orléans (1854-1872), frère du précédent, fils du duc d'Aumale ;
  • Jean d'Orléans (1874-1940), cousin du précédent, fils de Robert d'Orléans, duc de Chartres.

Notes et références

Article connexe

  • Liste des comtesses et duchesses de Guise

Bibliographie

  • Yvonne Bellenger (dir.), Le mécénat et l'influence des Guises : actes du colloque organisé par le Centre de recherche sur la littérature de la Renaissance de l'Université de Reims et tenu à Joinville du 31 mai au 4 juin 1994 (et à Reims pour la journée du 2 juin), Paris, Honoré Champion, coll. « Colloques, congrès et conférences sur la Renaissance » (no 9), , 755 p. (ISBN 2-85203-689-4).
  • (en) Stuart Carroll, Martyrs and Murderers : The Guise Family and the Making of Europe, Oxford, Oxford University Press, , XIV-345 p. (ISBN 978-0-19-922907-9, présentation en ligne).
  • Jean-Marie Constant, Les Guise, Paris, Hachette, , 266 p. (ISBN 2-01-008933-2).
  • Auguste Matton, Guise et ses environs, 2 volumes, Paris, Res Universis, Paris, 1990 (1re édition : 1898).
  • Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l'époque moderne (1519-1790), 1996, Paris, Maisonneuve & Larose, 1218 p. (ISBN 2-7068-1219-2) ;
  • Marjorie Meiss-Even (préf. Daniel Roche), Les Guise et leur paraître, Tours / Rennes, Presses universitaires François-Rabelais de Tours / Presses universitaires de Rennes, coll. « Renaissance », , 346 p. (ISBN 978-2-86906-308-2 et 978-2-7535-3258-8, lire en ligne).
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Généalogie des Bourbons


Généalogie des Bourbons


Cet article retrace la généalogie de la maison de Bourbon, dont sont issues les familles régnantes en France et en Espagne du XVIe siècle à actuellement. La Maison royale d'Espagne descend de Louis XIV. D'ailleurs, Louis de Bourbon, Duc d'Anjou, prétendant au trône de France, est l'aîné des Bourbon de France et d'Espagne.

  • la première maison des seigneurs de Bourbon, éteinte en 1171 ;
  • la maison de Bourbon-Dampierre, éteinte en 1283 ;
  • la maison capétienne de Bourbon, comprenant :
    • la maison des ducs de Bourbon, Auvergne et Forez (1327), comprenant :
      • la maison illégitime de Bourbon Busset ;
      • la maison de Bourbon-Montpensier, comtes de Montpensier (1434 – 1527) ;
      • la maison illégitime de Bourbon-Roussillon, éteinte en 1510 ;
      • la maison illégitime de Bourbon-Lavedan, éteinte en 1744 ;
    • la maison de Bourbon-La Marche (1322 – 1438), comprenant :
      • la maison de Bourbon-Vendôme, comprenant :
        • les rois de France ;
        • la maison de Condé ;
        • la maison de Bourbon-Montpensier, ducs de Montpensier (1539 – 1608)
      • la maison de Bourbon-Préaulx (1410 – 1429) ;
      • la maison de Bourbon-Carency (1390 – 1520), comprenant :
        • la maison de Bourbon-Duisant (1450 – 1530).

En 1589, Henri IV accède au trône. De sa descendance est issue la dynastie de Bourbon, comprenant les branches suivantes :

  • rameau des rois d'Espagne (Maison de Bourbon-Anjou) :
    • rameau des rois des Deux-Siciles ;
    • rameau des ducs de Parme ;
    • rameau de Bourbon-Bragance ;
  • rameau d'Orléans :
    • rameau d’Orléans-Bragance ;
    • rameau d’Orléans-Galliera.

Rois de France et transmetteurs directs

Généalogie des Bourbon avant Henri IV

Descendance d'Henri IV

Notes et références

Articles connexes

  • Généalogie des Capétiens
  • Généalogie générale des Capétiens
  • Liste des seigneurs puis ducs de Bourbon
  • Arbre généalogique des Bourbons
  • Ordre de succession légitimiste au trône de France
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